Installé aux Etats-Unis depuis 2009, le pianiste et compositeur cubain Alfredo Rodriguez, a commencé le piano à 7 ans. De formation classique, diplômé du Conservatoire Amadeo Roldan, puis de l’Instituto Superior d’Arte de La Havane il joue au sein de l’orchestre de son père. il découvre le jazz et ses improvisations en écoutant le Köln Concert de Keith Jarrett. En 2006 il est invité au au Festival de jazz de Montreux et rencontre Quincy Jones, début d'une longue collaboration.
Une référence à une tradition cubaine
Le titre "The Invasion Parade", qui ouvre l’album, fait référence à une tradition cubaine : le défilé dansant annuel commémorant à Santiago de Cuba "l’invasion" par l’Armée de Libération qui marqua la fin de la Guerre d’Indépendance. Le terme "invasion", fait allusion à la population qui déferle pour participer à ces immenses défilés -les comparas- groupes de danseurs et de batteurs.
Pedrito Martinez
Il s’accompagne désormais de Pedrito Martinez, l’un des meilleurs percussionnistes de la scène cubaine. Ensemble ils enregistrent Duologue, un album paru début 2019, produit par Quincy Jones et qui fut un temps fort de cette année.Alfredo Rodríguez & Pedrito Martinez - Duologue 2019.
Le répertoire choisi pour l’albumThe Invasion Parade, qui contient neuf titres, comprend aussi bien des compositions originales de Rodriguez que des standards tels que Guantanamera, Veinte Anos ou Quizas, Quizas, Quizas. Dans "The Invasion Parade", Rodriguez s'inspire également de la musique de la religion afro-cubaine Yoruba, avec un traitement tout aussi inattendu et personnel. A Santa Barbara dédiée à une sainte catholique de la divinité Chango, est un titre écrit par Celina y Reutilio, duo très apprécié de la musique guagiro cubaine.
Alfredo Rodriguez
The Invasion Parade
Après "Sounds of Space" en 2011, le pianiste cubain Alfredo Rodriguez est de retour sur Mack Avenue Records avec "The Invasion Parade". Il y explore ses souvenirs de Cuba, son peuple et sa culture et bénéficie du génie artistique de Quincy Jones, coproducteur de l'album, et des musiciens d’exception tels que la chanteuse bassiste américaine Esperanza Spalding, le batteur-percussionniste portoricain Henry Cole ou encore le bassiste bulgare Peter Slavor.
Snails in the Creek
l'Album Sounds of Space
Snails in the Creek (Caracoles en el Riachuelo), chanson consacrée à Eleggua, autre divinité Yoruba, met en vedette le chant, totalement improvisé en studio, de Pedrito Martinez. El Guije du nom d’un lutin maléfique des fables cubaines, chantée ici par Esperanza Spalding, évoque des mélodies insolites et enjouées du compositeur brésilien Hermeto Pascoal. Dans Timberobot et Cubismo, Rodriguez exprime son intérêt et ses interrogations sur l’évolution technologique, en recourant à un style très dansant, inspiré en particulier par la timba.
Alfredo Rodriguez & Pedrito Martinez
Parfois, il y a un gouffre entre les tendances intellectuelles de la musique et les envies des danseurs, c’est arrivé dans le jazz et c’est préjudiciable ; dans ma musique, je ne veux pas perdre ce rapport à la piste de danse ».
« Pour un rumbero, à Cuba il n’y a pas de différence entre le chanteur, le musicien et le danseur, c’est un tout. Si vous ne connaissez pas ce principe, vous ne savez rien. ».