Que Llego El Barbaro
Un jeune troubadour inconnu, en provenance de Santa Isabel de Las Lajas, arrive en 1943 à La Havane, avec sans autre bagage que sa guitare. Bartolomé Maximiliano Moré Benitez deviendra célèbre sous le nom de Benny Moré. Ses débuts dans la capitale cubaine sont très difficiles. Condamné à errer d’un bar à l’autre avec sa guitare, il fait aussi l’expérience de la radio, où il cachetonne pour vingt centavos par émission.
Une carrière artistique rapide et agitée
Sa vie et sa carrière artistique seront rapides et agitées. Benny était un homme simple, humble et immensément populaire qui n’hésitait pas à combattre les préjugés et les conventions sociales injustes. Il vivait pleinement sa vie, parfois à outrance, et goûtait à tous les plaisirs sans aucune restriction. Son art demeurait intact, mais ses trop nombreux engagements professionnels, la vie de bohême et ses excès lui ruinaient lentement la santé. Le 19 février 1963, Benny Moré meurt à quarante-trois ans, et entre directement dans la légende
En 1944, il est amené à remplacer Miguel Matamoros au chant dans le Conjunto Matamoros. Ce n’est qu’à partir de 1945 que la chance sourit au chanteur, deux ans après son arrivée. Le grand Miguel Matamoros remarque Bartolomé et décide de l’intégrer aussitôt dans son groupe Baconao. Avec Ciro Rodriguez, Rafel Cueto et Miguel Matamoros en personne, Bartolomé enregistre ses premiers disques pour le label RCA Victor.
Benny Moré rejoint fin 1951 l’orchestre de Mariano Merceron et ses Muchachos Pimienta
Grâce aux disques enregistrés pour le label RCA Victor, Pérez Prado et Benny Moré deviennent des figures de tout premier plan. De retour à Cuba, Benny Moré rejoint fin 1951 l’orchestre du saxophoniste Mariano Merceron et ses Muchachos Pimienta (garçons piquants) à Santiago. Deux chanteurs locaux complètent ensuite le trio vocal du groupe Pacho Alonso et Fernando Alvarez.
Sones, de montunos et boleros,
Benny a conquis les faveurs du public, et dans l’orchestre d’Ernesto Duarte, il contribue à populariser quelques-uns des thèmes du compositeur, tel le " bolero como fue. En août 1953, il parvient enfin à fonder son propre orchestre. La Banda Gigante, son groupe qu’il appelle tendrement sa " tribu ", l’aide à mettre en valeur ses inimitables dons de chanteur de sones, de montunos ou de boleros, interprétés avec grâce et un talent exceptionnel. Benny Moré devient un mythe vivant ! Il accumule succès sur succès, citons " Cienfuegos ", " Te quedaras ", "Dolor y perdon ", " Mi amor fugaz ", " Bonito y sabroso ", et tant d’autres classiques de la musique cubaine.
Festival Benny More
Tous les ans en Septembre un festival cubain qui porte son nom a lieu à Cienfuegos. De nombreuses chansons à la gloire de la musique cubaine mentionnent son nom. Dans la capitale cubaine un club de salsa porte son nom. En 2006, un film intitulé El Benny sorti à Cuba a eu un certain succès. Dans ce film apparaissent Chucho Valdés, Juan Formell et Orishas.
Le Mambo
A la fin des années 40, il est partout : radios, cabarets, films. Il chante avec les orchestres de Rafael de Paz et de Lalo Montané, puis intègre finalement l’orchestre d’un autre Cubain, le pianiste Damaso Pérez Prado
Mayombero
Plus de deux cent mille personnes se massent sur le parcours suivi par son cercueil, le peuple cubain lui accorde des funérailles quasi nationales pour un dernier vibrant hommage. Il est enterré au son d’un rite funéraire Mayombero d’origine bantù, joué par La Sociedad de los Congos de son quartier natal de La Guinea.
El Benny
Dans la lignée de Ray ou encore de Walk the line. El Benny est une biographie du chanteur de légende. Réalisé par Jorge Luis Sánchez. Avec Enrique Molina, Laura De la Uz, Salvador Wood, Félix Pérez et Renny Arozarena.