Celia Cruz, les débuts
La Sonora Mantacera
La Sonora Mantacera
Dos gardenias
En 1940, elle participe à l’émission Hora del Té sur Radio Garcia Serra, puis à l’émission "La Corte Suprema del Arte" de la CMQ, l’un des meilleurs radio-crochets de l’époque. Celia y interprète Nostalgia, un tango de Cadicamo et Cobian.
Sa voix est remarquée et on l’entend ensuite sur les ondes d’une autre radio importante, la RHC-Cadena Azul. Elle y rencontre Isolina Carillo, pianiste, compositeur et conseillère musicale de cette radio. Isolina a appris l’orgue avec le maestro Palau à la Cathédrale de la Havane. Elle a fondé l’un des premiers septettes féminins de Cuba, >Las Trovadoras del Cayo, et composera en 1948 le célèbre Dos gardenias. Personnage respecté et influent, elle suggère à Celia, au vu de ses grandes qualités vocales, d’inclure de la musique afro-cubaine dans son répertoire.
Reine de la Salsa
Celia Cruz va rapidement devenir la meilleure interprète d'un genre réputé difficile (afro-cubain). Avec le maestro Obdulio Morales et son orchestre, elle s’imprègne des subtilités de cette musique. En 1942, elle enregistre son premier disque avec le choeur de l’orchestre d’Alberto Zayas dont quelques morceaux de style afro. En 1947, elle doit se résoudre à enregistrer des thèmes plus commerciaux avec l’orchestre d’Ernesto Duarte tels la Mazucamba d’Orlando Rosa et El Cumbanchero du Portoricain Rafael Hernandez.
En 1948, Celia Cruz, au sein de la troupe de danse Las Mulatas de Fuego, fait partie d’un spectacle du chorégraphe Roderico « Rodney », Neyra, sur la scène du Tropicana. Elle se fait à nouveau remarquer par la puissance, la clarté et la limpidité de sa voix. Elle sait atteindre des tonalités incroyablement hautes pour une chanteuse sans véritable préparation technique.
Celia Cruz : 57 titres qui retracent les 15 premières années de carrière de Celia Cruz. Sur le premier CD sont compilés ses grands classiques alors que le second met en avant des titres plus rares et ses préférés. De son premier 78 tours enregistré en 1950 aux classiques des années 65, Guaracha et Merengue.
Avec la Sonora elle va enregistrer ses premiers disques commerciaux, pour le label Seeco, et deviendra dès lors l’une des voix incontournables de la musique cubaine. Elle chante à la radio, à la télévision, dans les bals, et fait plusieurs apparitions dans les films cubains de l’époque, Rincon Criollo (un coin bien créole), Una Gallega en la Habana, Yambao et Olé Cuba.
En 1957, elle reçoit un disque d’or pour son tube Burundanga.
En 1951, sort le premier disque de La Sonora Mantacera sur lequel apparait Celia Cruz. Démarre alors toute une série de tournées internationales ( Amérique Latine, Caraïbes, Etats Unis, Europe ), de films, d'émissions télévisées.. qui placent peu à peu la Reine de la Salsa sur le devant de la scène. Le grand tournant de sa carrière a lieu lors d'une grande tournée américaine de La Sonora Mantacera.
1960, Fidel Castro a pris le pouvoir un an auparavant. Au Mexique, Celia prend la décision de quitter Cuba et s'installe à New York. La communauté latine en exil, plus particulièrement les portoricains très présents à New York, l'accueille à bras ouvert et lui demande d'être leur porte-parole. Elle enregistrera à Miami plusieurs disques avec l’orchestre du compositeur cubain René Hernandez.
Elle refuse d'endosser un rôle politique. Pourtant elle devient naturellement un symbole non seulement pour les cubains, les portoricains mais aussi les colombiens, les mexicains, les argentins... bref, tous les résidents hispaniques.
Elle enregistre avec des orchestres réputés, comme ceux de Memo Salamanca, ou du pianiste et compositeur cubain Juan Bruno Tarraza. Sa collaboration avec le Portoricain Johnny Pacheco dans les années 70 lui permet de s’engouffrer dans l’univers prometteur de la salsa, dont elle devient vite la figure de proue féminine ! En 1998, dans un magnifique duo, intitulé la voz de la experiencia avec la chanteuse India.